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Spécialiste des phrases orchestrales échantillonnées, et toujours en position de quasi-monopole, Sonokinetic propose une nouvelle banque Kontakt : Indie. Ce petit orchestre, intime et expressif, couvre l’ensemble des pupitres, percussions incluses, et contraste avec l’emphase habituelle des autres produits de la marque. 
Par Pierre Estève

  • Banque sonore Kontakt
  • Distributeur : Sonokinetic
  • Prix public indicatif : 250 €
  • Compatible : Mac et PC

Petit ensemble expressif

Pour composer la BO d’un drama TV, d’un film indépendant ou d’auteur, l’artillerie symphonique hollywoodienne, surdimensionnée et trop épaisse, manque souvent d’à-propos. C’est justement ce créneau que vise Indie. Avec subtilité, ses phrases sont interprétées avec une grande musicalité et enregistrées avec une proximité qui souligne les timbres organiques de cette banque sans équivalent.

Intime mais complète

Petit ensemble ne veut pas dire petits moyens. Indie occupe 62 Go sur le disque dur pour plus de 47 000 échantillons en 24 bits et 44,1 kHz au format NCW. Compatible avec Kontakt Player 5.8 ou supérieur, ainsi que Komplete Kontrol et NKS, Indie est enregistrée avec les mêmes quatre positions de micros que les autres produits Sonokinetic : Close, Decca Tree, Wide et Balcony (Far). 

Cinq sections ont été enregistrées. Des cordes (en vert), avec un quatuor à cordes et un ensemble de treize musiciens. Puis un ensemble de sept bois (en bleu), un quintet de cuivres (en orange) et pas mal de percussions mélodiques (en marron) parmi lesquelles marimba, xylophone, glockenspiel, vibraphone, crotales, piano droit, célesta, harpe et cymbalum de concert. 

Toutes les phrases bénéficient de contrôles individuels : volume, pan, tempo d’origine, doublé ou deux fois plus lent, molette de modulation on/off et fonction Phrase Link. Un bouton permet d’accéder à la partition de chacune des douze phrases. Dans la fenêtre Partition, un clavier griffonné permet de transposer cette dernière et de choisir si la composition est jouée en Majeur ou mineur. Chaque portée du système s’exporte en MIDI en faisant glisser la « tache » orange et rose sur une piste de la DAW.

Interface très… « indé »

L’interface utilisateur tranche avec tout ce que l’on peut trouver chez d’autres marques. Logique, en Hollande, se trouvent certaines des meilleures écoles de design au monde ! Dans la fenêtre principale, s’affichent douze notes, de C à B, organisées en trois lignes de quatre notes. Dès que l’on clique sur l’une d’entre elles, on active la zone des réglages de phrase. On y trouve les paramètres vus plus haut, ainsi que l’accès à la partition et au navigateur de phrases.

Le navigateur de phrases.

Dans ce dernier, de gauche à droite, on va d’abord choisir l’un des cinq groupes d’instruments. Puis, pour chacun d’entre eux, on sélectionne un des neuf groupes correspondant à des utilisations récurrentes en musique de film : Life, Decisions, Walks, City, Outside, Bed, Focus, Dreams et Glimpes.

Enfin, pour chaque groupe, on peut écouter les phrases disponibles en cliquant sur le bouton rouge Play positionné devant chaque symbole de phrase. Ces dernières, bien écrites et interprétées, jouent parfaitement leur rôle, bien que de manière un peu « bateau ». Mais comme beaucoup de films le sont aussi, on gagne du temps. Pour les grincheux, il suffit de saisir un crayon et du papier à musique, et au travail pour un résultat plus personnel. Un petit cadenas permet de verrouiller la phrase. Car lorsqu’on clique sur « Indie », en haut à droite, on peut tirer au hasard toutes les phrases, sauf celles cadenassées, pour chercher l’inspiration.

Question d’éthique

Indie joue brillamment son rôle pour qui veut rapidement créer une BO sensible sans se fatiguer à composer et diriger des musiciens. Mais ce faisant, n’est-ce pas un peu (ou l’essence même) de ce qui fait l’intérêt de nos métiers que l’on se prive ? De plus, même si les combinaisons de phrases tendent vers l’infini, ne risque-t-on pas de sonner comme tous les autres utilisateurs de ce type de banques sonores ? Si l’on se pense comme prestataire de service, c’est un super outil dont il faut se saisir. Mais peut-être un piège splendide pour le compositeur en quête d’un style unique…

Test issu du numéro 346, juillet-août 2019.
Sommaire complet ici.

Les +

  • Très expressive
  • Phrases rassemblées par contexte de film
  • Originalité de l’interface
  • Partitions et MIDI Files

Les –

  • Phrases parfois trop courtes
  • Risque de sonner comme tous les autres utilisateurs d’Indie

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