L’art du sampling selon Mounika

C’est la rencontre entre un morceau de soul magnifié par la voix d’un homme de 82 ans et l’amour pour le sample d’un producteur français presque trentenaire. Diffusé dans la série américaine « it’s Bruno », « Smoldering Fire » d’Ural Thomas & The Pain est passé entre les mains expertes du producteur français Mounika, qui à grands coups de samples, a revisité avec brio ce titre devenu « I Looked Into Her Eyes », qui figurera sur son prochain album « Don’t Look At Me », à paraître en mai prochain. On lui a posé quelques questions sur la façon dont il appréhender ce morceau, à la mélancolie aussi entêtante qu’enivrante.

KR : raconte-nous le contexte de la découverte de ce titre ?
Mounika : Avec ma chérie, on aime binge-watcher des séries d’une traite. « It’s Bruno » fait partie de nos « victimes » avec son ambiance feel good qu’on a beaucoup aimée. Quand j’ai entendu la musique dans la série, j’ai tout de suite pensé à une track des années 70 et j’ai eu un énorme coup de cœur sur la voix. Le premier réflexe a été de vérifier les infos (date de release, label etc..) et là, j’ai découvert que c’était une track sortie en 2018 ! Je n’y croyais pas car les chances de découvrir un sample avec une track plutôt récente est rare. J’ai donc sauté sur l’occasion. Pour retrouver une chanson d’un film ou d’une série, c’est plus simple de nos jours. Avant, je me rappelle qu’il fallait attendre le générique et le moment des soundtracks. Il fallait être ultra-rapide et noter/mémoriser un maximum de titres !

Qu’est-ce qui t’a accroché dans ce titre pour que cela te donne assez envie de te le réapproprier ?
Comme dit précédemment, la voix en priorité. Il y a un timbre qui ne laisse pas indifférent, sans oublier cette guitare !

As-tu rencontré une difficulté particulière pour revisiter ce morceau ?
Le sample est vraiment agréable à écouter, aucun problème pour passer du temps dessus. J’ai la fâcheuse habitude d’arrêter très vite une production, dès que je la trouve répétitive, quand je n’arrive plus à avancer. Je m’accorde le fameux « je reviendrai plus tard », chose bien sûr que je ne fais jamais. Ici, le sample m’a grandement facilité le travail. Quand on bosse un sample en or comme celui-ci, on ne peut passer qu’un bon moment.

Quelles machines as-tu utilisé pour le retravailler ?
Je travaille essentiellement sur FL Studio. On peut dire que mon instrument c’est ma souris et mon clavier. J’utilise parfois un Roland SP-404 pour les effets, mais je n’en ai pas eu besoin ici.

Ural Thomas a aujourd’hui 82 ans. As-tu eu un retour ou une réaction de sa part ?
Aymeric, qui s’occupe de l’édition, a été en contact avec lui. De ce que j’ai compris, il a beaucoup aimé. Je n’ai pas encore eu la chance de le rencontrer mais j’espère un jour visiter Portland pour remédier à ça.

Photo ouverture © Louis Faury, editing by Grégoire De Lillo



Mounika assurera à partir du 26 avril la première partie de la tournée de Wax Tailor, qui s’arrêtera dans 14 grandes villes françaises.


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